Il y a 2000 ans, les romains entrent en Gaule. Ils s’établissent très tôt dans la Province de la Narbonnaise. Sur la bordure méridionale du Massif central, à la Graufesenque, dans l’actuel département de l’Aveyron, les conquérants implantent un important centre de production de céramique sigillée. Ils trouvent là une matière argileuse de choix, l’eau du Tarn, une région fortement boisée pour cuire, et enfin une main d’œuvre potière indigène gauloise qu’ils réquisitionnent.
Cette poterie gallo-romaine est l’héritière de la céramique italique d’Arezzo dans ses formes, sa technique de cuisson et de décoration. « Sigillée » vient du latin « sigillum » qui signifie « sceau, poinçon ». Il s’agit d’une vaisselle de table standardisée, de grande qualité, au vernis argileux grésé, rouge et brillant.
Le produit est abondamment diffusé dans tout l’empire pendant près de 2 siècles.
Les armées romaines remontant vers la Province Lyonnaise, un second centre de fabrication de sigillée s’établit à Lezoux, dans le département du Puy de dômes, abandonnant celui de la Graufesenque. Au IIIème siècle l’empire romain s’effondre, l’activité décroît, puis cesse .
Malgré les millions d’objets réalisés et exportés, aucun texte ne nous est parvenu décrivant les procédés de mise au point des magnifiques vernis étanches de cette céramique antique dont les tessons remplissent aujourd’hui nos musées .
Durant 11 années, Alain Vienney, céramiste à l’Atelier du grand large, s’est attelé à retrouver les moyens de produire des vernis de sigillée à la façon des céramiques antiques du sud de la Gaule. Il vous présentera les résultats auxquels il a abouti .
Ci-dessus la vidéo tournée à l’Atelier du grand large en Juillet 2014
et présentée aux Journées européennes du Patrimoine.